Laines éco-responsables

Tout savoir sur la laine écoresponsable : Quels sont les bénéfices de la laine, quels sont ses impacts écologiques et quelles sont les options les plus écoresponsables pour cette fibre.

Laines éco-ecoreponsables

À mesure que la conscience environnementale grandit, les choix textiles durables gagnent en popularité. L’une de ces options est la laine écoresponsable.

Dans cet article, nous plongerons dans le monde de la laine : quels sont les atouts de la laine pour le consommateur, les impacts écologiques des différents types de laines, et les clés pour limiter ces impacts.

Enfin, nous aborderons l’une des solutions les plus écoresponsables : la laine recyclée.

Quels sont les avantages de la laine pour les consommateurs ?

Laines éco-responsables

La laine offre de nombreux avantages au quotidien. Tout d’abord, la fibre de laine est bien connue pour son excellent pouvoir isolant. Grâce à sa structure, elle emprisonne de l’air dans ses fibres, créant une barrière isolante, ce qui en fait la fibre de référence pour l’hiver, très loin devant la plupart des autres fibres textiles.

La fibre de laine associe 2 caractéristiques qu’aucune autre fibre ne combine : elle est à la fois hydrophobe (elle repousse l’eau) et hygroscopique (capacité à absorber et retenir l’eau). Cela lui donne une capacité de thermorégulation inégalée, en évitant autant le froid que la surchauffe.

Cette capacité à réguler la température du corps efficacement fait de la laine un matériau de choix pour les vêtements d’hiver et de mi-saison en permettant par exemple de limiter la durée et l’intensité du chauffage sans perdre en confort.

De plus, la laine est hypoallergénique et résistante aux acariens, ce qui en fait un choix sain pour les personnes souffrant d’allergies.

Elle est également durable et résistante, ce qui signifie que les vêtements en laine ont une longue durée de vie, réduisant ainsi la nécessité de les remplacer fréquemment. Dans les études de consommation, les pièces en laine sont les plus susceptibles de rester de nombreuses années dans une garde-robe.

En termes de mode, la laine s’utilise dans tous les styles. Elle est souvent associée à une certaine sophistication et intemporalité, ce qui en fait un choix prisé par les designers et les amateurs de mode, notamment pour les pièces classiques et durables qui ne se démodent pas.

Enfin, la laine a un fort crédit émotionnel et affectif et beaucoup de personnes développent un attachement particulier à leurs pièces en laine qui peuvent évoquer des souvenirs chaleureux et des sentiments de confort et de sécurité. Les vêtements en laine sont en effet beaucoup plus transmis (et non jetés comme trop d’autres vêtements) que ce soit entre amis, entre générations, ou revendus en seconde main.

Les impacts écologiques de la production de laine

Impacts écologiques, de quoi parle-t-on ? Les 9 limites planétaires

Comme toutes les industries, l’industrie textile a des impacts écologiques significatifs, qui sont très variés selon les fibres, les étapes et procédés et les filières. Pour les comparer, nous nous référerons aux limites planétaires définies et mesurées par le Stockholm Resilience Centre. Il s’agit des seuils environnementaux que l’humanité ne doit pas dépasser pour maintenir un écosystème sûr et stable, qui sont au nombre de 9 :

  1. Changement climatique : L’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, principalement due à la combustion des combustibles fossiles, entraîne un réchauffement global. Nous savons tous que cette limite est déjà dangereusement dépassée et fait l’objet d’intenses travaux internationaux pour tenter de limiter les émissions.
  2. Biodiversité : La perte rapide de la diversité des espèces, causée par la destruction des habitats, la pollution et le changement climatique, menace la stabilité des écosystèmes. Cette limite est également largement dépassée.
  3. Modifications des usages des sols : La conversion des terres naturelles en terres agricoles ou urbaines perturbe les cycles naturels et réduit la capacité des écosystèmes à se régénérer. Cette limite est également dépassée.
  4. Pollution chimique : L’introduction de nouvelles molécules dans l’environnement, comme les plastiques et les pesticides, a des effets toxiques sur la faune et la flore. Cette limite est également très largement dépassée.
  5. Perturbation des cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore : L’utilisation excessive de fertilisants dans l’agriculture entraîne une accumulation de ces éléments dans les sols et les eaux, provoquant des déséquilibres écologiques. Cette limite est aussi largement dépassée, à la fois pour l’Azote et pour le Phosphore.
  6. Acidification des océans : L’absorption de dioxyde de carbone par les océans augmente leur acidité, affectant la vie marine, notamment les coraux et les coquillages. Cette limite est sur le point d’être franchie.
  7. Aérosols atmosphériques : Les particules fines en suspension dans l’air, issues de la combustion de combustibles fossiles et de la biomasse, ont des effets néfastes sur la santé humaine et le climat. Cette limite n’est pas encore dépassée.
  8. Couche d’ozone : La réduction de la couche d’ozone stratosphérique, principalement due aux chlorofluorocarbures (CFC), augmente l’exposition aux rayons UV nocifs. Cette limite, un temps menacée, n’est plus dépassée et constitue l’exemple le plus réussi d’une mobilisation écologique mondiale.
  9. Eau douce : La surexploitation des ressources en eau douce pour l’agriculture, l’industrie et la consommation domestique réduit la disponibilité de cette ressource vitale. Cette limite aussi est dépassée au niveau mondial, tant pour les eaux bleues que les eaux vertes.

La laine a un impact écologique notable sur 5 de ces 9 limites :

La laine et le climat, une affaire de méthane et de… répartition

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La laine a une empreinte carbone qui peut-être très élevée, selon les filières… et les méthodes de comptabilisation.

Cela est principalement lié aux émissions de méthane des moutons qui, comme tous les ruminants, produisent du méthane lors de la digestion de leur nourriture. Ce gaz a un effet de serre environ 25 fois plus puissant que le CO2 en termes de potentiel de réchauffement global. Un seul mouton peut émettre environ 30 litres de méthane par jour, et on comprends que cela contribue de manière significative aux émissions totales de méthane dans des pays qui ont un fort cheptel ovin.

En plus du méthane, la production de laine implique également des émissions de CO2, principalement du fait de l’utilisation d’énergie tout au long de la filière laine (lavage, filature, tissage ou tricotage, transport, etc.). Ces émissions ne sont pas négligeables, mais elles sont assez comparables à celles des autres fibres textiles.

Concernant les émissions de méthane il y a plusieurs pistes sérieuses de recherche pour limiter la production de méthane par les ruminants. On sait par exemple que les lamas, des camélidés qui produisent la laine d’alpaga, produisent nettement moins de méthane que les moutons. On sait aussi que certains apports alimentaires limitent fortement l’émission de méthane lors de la rumination, et plusieurs expérimentations à grande échelle sont en cours, notamment en Nouvelle-Zélande.

Enfin il faut noter que ces émissions de méthane sont liées à l’élevage des moutons non seulement pour la laine, mais aussi et surtout pour la viande et le lait. En France notamment, le cheptel ovin est principalement orienté vers la production de fromage de brebis et alors que les moutons sont obligatoirement tondus chaque année pour leur santé, la majorité de la laine n’est pas valorisée. Aussi, l’utilisation de cette laine pour le textile au lieu de la détruire ne générerait aucune production de méthane supplémentaire, ce qui n’est pas le cas pour un élevage de mérinos en Australie qui ne produit pas de lait mais seulement de la laine et de la viande. On comprends donc que l’impact climatique (en kg d’équivalent CO2) d’un pull en laine dépend très fortement de la clé de répartition retenue pour les émissions de méthane entre la viande, le lait et la laine, qui varient très fortement selon les filières de production.

La laine et le changement d’usage des sols : un impact significatif, sur certains territoires

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L’élevage des moutons, comme toute activité humaine, a des répercussions significatives sur l’utilisation des sols. En effet, l’élevage nécessite de vastes étendues de terres pour le pâturage et la production de fourrage. Cette utilisation des terres peut nécessiter de convertir des forêts en terres agricoles, ce qui affecte directement la limite planétaire du changement d’usage des sols.

La déforestation par conversion des forêts en terres agricoles pour l’élevage des moutons réduit la couverture forestière, essentielle pour la régulation du climat et la préservation de la biodiversité. Cela est particulièrement notable dans certaines régions, comme au Royaume-Uni où le pâturage des moutons est responsable de la faible couverture forestière, notamment sur les collines qui, ailleurs en Europe, sont beaucoup plus recouvertes de forêts.

En outre, l’élevage intensif peut entraîner la dégradation des sols. L’utilisation d’herbicides, d’insecticides et d’engrais, ainsi que l’accumulation des excréments des animaux, dégrade la qualité des sols et perturbe les écosystèmes locaux. Cette dégradation des sols réduit leur capacité à soutenir la végétation et à stocker le carbone, exacerbant ainsi les effets du changement climatique.

Tous ces impacts sont principalement liés aux pratiques d’élevage. Les plus durables incluent la rotation des pâturages, l’utilisation de méthodes de gestion des sols respectueuses de l’environnement et la réduction de la dépendance aux pesticides.

Laine et les cycles biogéochimiques de l’Azote et du Phosphore : un impact important selon les usages et les sols

Laine et les cycles biogéochimiques de l’Azote et du Phosphore : un impact important selon les usages et les sols

L’élevage des moutons a des répercussions significatives sur les cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore, essentiels pour la fertilité des sols et la croissance des plantes.

Les déjections des moutons augmentent l’azote réactif dans les sols, qui peut s’infiltrer dans les nappes phréatiques et les cours d’eau sous forme de nitrates. Les excès de nitrates provoquent notamment des phénomènes d’eutrophisation par la prolifération excessive d’algues consommant l’oxygène de l’eau, menaçant ainsi la vie aquatique.

De plus, l’excès d’azote dans les sols peut perturber la biodiversité locale en favorisant certaines espèces végétales au détriment d’autres.

Simultanément, le phosphore présent dans les déjections et les fertilisants utilisés pour les pâturages peut également s’accumuler dans les sols et les eaux, entraînant des effets similaires d’eutrophisation et de perturbation des écosystèmes aquatiques.

Les perturbations des cycles biogéochimiques sont très fortement liées aux pratiques agricoles et au cycle de l’eau. L’élevage intensif sur des sols riches et à forte pluviométrie est particulièrement néfaste, alors que l’élevage extensif sur de grandes étendues de prairies naturelles est moins problématique. De manière générale, les meilleures pratiques d’élevage, telles que la gestion optimisée des pâturages, l’utilisation de fertilisants naturels et la rotation des cultures permettent de mieux respecter les cycles naturels de l’azote et du phosphore.

La laine et la consommation d’eau douce, très variable mais parfois intense.

La laine et la consommation d’eau douce, très variable mais parfois intense.

La production de laine, qui englobe l’élevage des moutons et les processus industriels de transformation, a des impacts significatifs sur la consommation d’eau douce.

L’élevage des moutons nécessite une quantité significative d’eau douce dite « eau verte » (l’eau douce présente dans les végétaux, les sols, etc.) pour leur alimentation, et « eau bleue » (l’eau douce présente dans les neiges, les nappes phréatiques, les rivières, etc.) pour leur hydratation (4 à 14 litres par jour et par mouton) ainsi que pour l’irrigation des pâturages lorsque c’est pratiqué.

Cette consommation peut exercer une pression sur les ressources en eau douce, particulièrement dans les régions où l’eau est déjà une ressource limitée.

De plus, les processus industriels de transformation de la laine, surtout le lavage des toisons et la teinture, sont également très gourmands en eau qu’elles peuvent contaminer avec les produits chimiques utilisés dans ces processus et qui peuvent s’infiltrer dans les nappes phréatiques et les cours d’eau, affectant la qualité de l’eau et la santé des écosystèmes aquatiques.

En outre, comme on l’a déjà vu, les déjections des moutons, riches en azote et en phosphore, peuvent contribuer à la pollution des eaux et perturber les écosystèmes aquatiques.

Pour atténuer ces impacts, il est crucial de mettre en place des pratiques de production plus durables. Cela inclut la gestion efficace de l’eau, l’utilisation de techniques de traitement des eaux usées de l’industrie, et la mise en œuvre de systèmes de pâturage rotatif pour préserver la qualité des sols et des ressources en eau.

On le comprend, l’impact de la laine sur l’eau douce est extrêmement variable selon les pratiques agricoles, les conditions climatiques des lieux d’élevage et les pratiques industrielles de transformation. La quantité d’eau douce nécessaire pour produire un kilo de laine peut varier selon les sources de 28 litres à 170.000 litres (sic!).

La laine et les pollutions chimiques

Comme toutes les fibres textiles, la production de laine, bien que naturelle, n’est pas exempte d’impacts sur l’environnement, notamment en termes de pollutions chimiques. Plusieurs étapes du processus de production de la laine peuvent contribuer à ces pollutions :

Les moutons sont souvent traités avec des pesticides et des médicaments pour les protéger des maladies et des parasites. Ces substances peuvent contaminer les sols et les cours d’eau, affectant ainsi la biodiversité locale. Dans le cas des antibiotiques, cette utilisation peut également entraîner des problématiques d’antibiorésistance.

Après la tonte, la laine brute doit être nettoyée et traitée. En plus de l’énergie et de l’eau, ce processus utilise des détergents et des additifs qui peuvent être nocifs pour l’environnement s’ils ne sont pas correctement gérés.

La teinture de la laine utilise ensuite des colorants chimiques et des adjuvants variés. Les eaux usées de ces processus peuvent polluer les rivières et les lacs si elles ne sont pas traitées adéquatement.

Pour minimiser ces impacts, il est crucial de promouvoir des pratiques agricoles durables, d’utiliser des produits chimiques moins nocifs et de mettre en place des systèmes de traitement des eaux usées efficaces. De plus, l’innovation dans les méthodes de production et de traitement de la laine peut aider à réduire la dépendance aux substances chimiques et à limiter leur impact sur l’environnement.

A noter sur cette limite planétaire qu’en fin de vie, les fibres de laine se dégradent beaucoup plus rapidement dans la nature que toutes les autres fibres textiles, qu’elles soient cellulosiques (coton, viscose, lin, etc.) et bien sûr synthétiques. Ces dernières finissant sous forme de micro-plastiques et nano-plastiques persistant des dizaines ou des centaines d’années ce qui commence à poser des problèmes préoccupants alors que nous ne les produisons que depuis quelques décennies : S’il ne reste rien de la laine utilisée au 19ième siècle alors qu’elle représentait 80 % de l’habillement, on peut craindre que les microplastiques issus de nos vêtements synthétiques survivront aux prochains siècles !

Quelles sont les clés pour limiter les impacts de la laine ?

Comme pour toutes les production, l’essentiel de l’impact est déterminé avant la mise sur le marché du produit, on parle alors d’éco-conception. La limitation des impacts de la laine repose sur 3 axes principaux : La quantité de laine (le poids du produit), le choix des matières et la durée de vie du produit.

Eco-conception et poids : si un pull léger suffit, il faut le préférer !

La première clé d’éco-conception et la plus simple à appréhender est le poids du produit. L’impact est en effet proportionnel, pour la même qualité de laine, au poids de matière : un pull de 800g aura à peu près le double d’impact qu’un pull de 400g.

Et bien sûr, il ne faut pas comparer un pull de 300g en cachemire extra fin avec un pull de 500g en laine commune, car l’impact de la production d’1kg de cachemire sera bien supérieur à celui d’1kg de laine commune.

Il faut aussi rester dans des valeurs raisonnables, car comme souvent, le mieux est l’ennemi du bien : Un pull trop léger risque de perdre en solidité et ne tiendra plus assez chaud. Bref : le poids idéal est le plus léger qui ne diminuera ni la solidité ni le confort thermique recherché.

Laines écoresponsables : un vaste choix de matières premières plus vertueuses

Parmi les très nombreuses filières de production de laine, certaines sont particulièrement vertueuses, qui diminuent voire suppriment totalement les impacts que nous avons évoqués ci-avant. Voici les principales :

La laine recyclée

La laine recyclée

La production de laine la plus écoresponsable est certainement la laine recyclée, qui ne nécessite aucune production de matière nouvelle et s’affranchit donc des étapes les plus lourdes en impact écologiques (élevage des moutons et lavage des toisons). Nous détaillerons un peu plus loin cette filière.

La laine de filières françaises nouvelles

En France, il y a un gisement important de laines locales peu ou pas exploitées. Les toisons sont alors détruites ou exportées vers l’Asie. Utiliser ces laines pour les valoriser localement permet d’exploiter une ressource existante qui ne génère donc pas d’utilisation supplémentaire de ressources (les brebis sont de toutes façons tondues tous les ans pour leur production de lait et de viande)

La laine bio, issue de l’élevage biologique

La laine biologique provient de moutons élevés selon des pratiques agricoles biologiques. Cela signifie que leur alimentation ne met en œuvre aucun pesticide chimique, aucun apport d’engrais chimiques, aucun traitement antibiotique, et qu’ils sont élevés dans des conditions plus respectueuses de leur bien-être pour que leur bonne santé permette de pallier cette absence de traitements.

On le comprend aisément, la laine biologique permet de supprimer une grande partie des impacts liés aux pollutions chimiques, à la perturbation des grands cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore et aux impacts liés à l’élevage intensif.

Enfin, lorsque les produits en laine bio sont certifiés par un label textile qui certifie l’ensemble de la chaîne de production, comme le label GOTS, non seulement la matière est bio, mais l’ensemble des transformations industrielles sont certifiées selon un cahier des charges qui assure un impact écologique minimal à chaque étape.

La laine issue de l’élevage en pâturage extensif

Les moutons élevés en pâturage libre sur de très grandes étendues de prairies naturelles contribuent à la biodiversité et à la santé des sols sans les impacts délétères de l’élevage intensif qui nécessite des apports alimentaires cultivés par ailleurs.

Laines d’espèces locales et rustiques

Les espèces animales dont les toisons permettent de produire des fibres sont nombreuses et très diverses. Citons les chèvres mohair ou cachemire, les lamas et autres camélidés, les yaks, les lapins angora, etc. Au sein de ces espèces, une variété encore plus grande de races existent qui produisent des laines très différentes.

En plus de produire des laines variées dont les qualités peuvent être exceptionnelles pour certains usages spécifiques, certaines de ces races et espèces sont particulièrement adaptées à leurs environnements et permettent des conditions d’élevage plus sobres en ressources et en traitements phytosanitaires. D’autres au contraire sont surexploitées provocant des désordres écologiques.

De manière générale, les laines issues d’élevages de races locales traditionnelles souvent plus rustiques et bien adaptées à leur environnement, sont parmi les plus écoresponsables, sans compter que la conservation de ces espèces diverses contribue au maintien de la biodiversité.

Les laines peu transformées

Comme on l’a vu, l’élevage est sûrement la première source d’impact de la laine, mais les étapes industrielles de lavage et de transformation contribuent significativement à l’impact total.

Le choix de laines peu transformées et peu traitées permet ainsi de limiter très significativement l’impact écologique de la laine. Citons notamment :

* Les laines non teintées, qui utilisent les coloris naturels des toisons, du blanc au noir en passant par toutes les nuances de marron

* Les laines peu traitées, qui évitent les traitements parfois très lourds en impacts écologiques pour les rendre plus douces ou faciles d’entretien. Les laines irrétrécissables, lavables en machine, anti-mites ou particulièrement douces subissent des traitements ou sont apprêtées avec diverses techniques et molécules connues pour leurs impacts écologiques parfois lourds (chlore, silicones, résines polymères, insecticides, enzymes, zéolithes, etc.)

Durabilité : porter souvent, porter longtemps !

La dernière clé, et sans doute la plus importante pour la réduction de l’impact des produits en laine est la durabilité, c’est à dire le nombre de jours que l’on va porter notre produit. L’équation est simple : l’impact total de la fabrication du produit est divisé par le nombre de fois qu’on l’utilisera : Si on porte un pull 2 fois plus longtemps, on aura besoin de 2 fois moins de pulls.

La durée de vie d’un vêtement est la combinaison de 2 critères : la durabilité technique et la durabilité émotionnelle.

La durabilité technique, c’est la solidité. La capacité à résister à l’entretien et à l’utilisation sans perdre son aspect, ni en taille ni en couleur, sans boulocher, se trouer, etc.

La durabilité technique dépend de la qualité des matières et des finitions et peut se mesurer par des tests normalisés de résistance au lavage, au frottement, etc.

La durabilité émotionnelle, est liée à l’envie qu’on aura de porter souvent un produit : On mettra rarement le pull d’une marque de fast-fashion impliquée dans un scandale ou d’une couleur qui jure avec le pantalon que l’on porte le plus souvent, alors qu’on mettra souvent le pull offert par un.e très bon ami.e, ou d’une marque que l’on adore, ou dont la couleur et la forme sont faciles à associer dans notre garde-robe, etc. On sera aussi plus susceptible de continuer à le porter malgré un peu d’usure, ou de faire l’effort de le réparer, ou de l’offrir ou le revendre au lieu de le jeter. Tout cela contribue à prolonger fortement la durée de vie du produit et à réduire d’autant l’impact de sa production rapporté à son usage.

La durabilité émotionnelle est difficile à mesurer a priori. En revanche, toutes les études montrent que les articles en laine ont une durabilité émotionnelle plus forte que les articles en coton et a fortiori que ceux en fibres synthétiques, et il y a fort à parier que parmi les vêtements auxquels vous tenez le plus dans votre garde-robe figurent quelques pièces en laine !